samedi 28 septembre 2013

40 ANS APRÈS L’ASSASSINAT DU CHANTEUR VICTOR JARA, DES VOIX RÉCLAMENT TOUJOURS JUSTICE



LE CHANTEUR VICTOR JARA
« Ils l’ont torturé, humilié, et criblé de balles, mais ils ignoraient que sa voix était immortelle. Le chant courageux de Victor Jara sera toujours présent. Nous devons nous souvenir de Victor Jara, pour ce qu’il représentait, mais aussi parce que ses assassins sont toujours en liberté », a déclaré Manouchehri.

Pour Daniel Melo, « l’assassinat de Victor Jara fut l’un des crimes les plus cruels et les plus lâches de la dictature militaire d’Augusto Pinochet ».

La veuve du chanteur, Joan Jara, a souligné l’héritage artistique et social de Victor Jara, qu’elle a qualifié comme un symbole de valeurs, ce qui explique que nombreux sont ceux qui se souviennent de lui avec affection et admiration, aussi bien au Chili que dans le monde.

« J’en suis très reconnaissante. Cela ne peut pas être au nom de Victor, mais je le ressens ainsi. Avec le souvenir de Victor, je vous remercie pour le magnifique travail que vous avez réalisé avec tant d’amour. Merci infiniment », a déclaré l’ancienne chorégraphe britannique lors de l’inauguration d’une exposition en hommage à Victor Jara, composée de plusieurs peintures murales au cimetière où fut découvert le cadavre de son époux, avec trois autres personnes.

Les activités à la mémoire du chanteur se sont achevées par un concert qui a réuni plusieurs groupes musicaux.

À la suite du coup d’État du 11 septembre 1973, l’université technique d’État fut encerclée par les militaires qui occupèrent les bâtiments et arrêtèrent les étudiants et les professeurs, qui furent conduits au Stade Chile transformé en centre de torture et de mort.

Parmi les professeurs faits prisonniers se trouvait Victor Jara. Lorsque le chanteur fut reconnu par les militaires, il fut frappé brutalement, les doigts de sa main gauche coupés à la hache, puis, alors qu’il s’était relevé pour chanter, il fut fauché par une rafale de mitraillette.

« Ah mon chant comme tu es amer/quand je dois chanter l’horreur/ l’horreur que je vis/ l’horreur que je meurs/ l’horreur de me voir parmi tous ces gens/en ces moments d’infini/ où le silence et le cri/ sont les douleurs de ce chant. »

C’est ainsi que Victor Jara décrivait l’horreur de ce qui se passait dans le Stade Chile, dans un poème écrit alors qu’il était enfermé avec 5 000 personnes.

40 ans après son assassinat, sa famille poursuit la bataille judiciaire afin que tous les coupables de ce crime soient enfin assis sur le banc des accusés.

Récemment, une plainte contre Barrientos a été déposée auprès du Tribunal fédéral de Jacksonville, en Floride, demandant son extradition pour qu’il soit jugé pour l’assassinat de Victor Jara – qui aurait eu 81 ans le 28 septembre.


La dernière ligne droite de cette bataille judiciaire a commencé en décembre 2012, avec l’inculpation, par le juge de la Cour d’appel de Santiago, Miguel Vazquez, de huit anciens officiers pour avoir été complices et auteurs de l’assassinat de Victor Jara.

Outre Barrientos, ont été inculpés Roberto Souper, Raul Jofré, Edwin Dimter Bianchi, Nelson Hasse Mazzei, Luis Bethke Wulf et Jorge Eduardo Smith.

Le juge a placé en détention le reste du groupe au 1er Bataillon de police militaire et a demandé l’arrestation internationale de Barientos, sans effet jusqu’à aujourd’hui.

Les anciens militaires résidant au Chili ont été arrêtés, puis placés en liberté conditionnelle jusqu’au jour du procès. (PL)


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